À l’heure où l’intelligence artificielle redéfinit les modèles économiques et les équilibres métiers, les COMEX sont placés devant une double urgence : comprendre les enjeux technologiques et redessiner leur gouvernance stratégique. Pourtant, malgré une prise de conscience croissante, les décisions prises au sommet souffrent souvent de biais, d’improvisation ou de vision court-termiste.
Franck Perrier, expert reconnu en transformation digitale, fondateur de l’agence Idaos et de Digital Academy, accompagne depuis plus de 15 ans des COMEX dans leur stratégie digitale. Il anime régulièrement des ateliers, conférences et formations IA pour des structure et entreprises de toute taille.
À travers cet article, découvrez son retour d’expérience sur les 5 erreurs critiques que commettent les COMEX face à l’IA — et une méthodologie de mise en œuvre opérationnelle pour les éviter.
1- L’illusion technologique : croire que l’IA est une solution toute faite
L’une des erreurs les plus répandues est d’aborder l’IA comme une solution miracle, à déployer rapidement. Cette illusion technologique conduit à des choix précipités, parfois motivés par des effets de mode ou des attentes du marché. Résultat : des projets IA lancés sans feuille de route claire, sans cas d’usage priorisé, et parfois sans lien direct avec les enjeux métiers.
Selon une étude McKinsey, 68 % des entreprises ayant adopté l’IA reconnaissent ne pas avoir défini d’objectifs précis en amont. Cette approche technocentrée se traduit souvent par des investissements peu rentables, voire contre-productifs.
2-Sous-estimer l’acculturation nécessaire au sein du COMEX
L’IA n’est pas seulement un outil : elle modifie les référentiels de décision, les chaînes de valeur, et interroge la place de l’humain. Pourtant, les membres du COMEX n’ont souvent bénéficié d’aucune formation spécifique sur le sujet. Résultat : un décalage croissant entre la vision stratégique affichée et la compréhension réelle des leviers IA disponibles.
D’après une enquête BCG/MIT (2023), seules 20 % des entreprises dont les dirigeants ne sont pas formés à l’IA réussissent à créer de la valeur avec cette technologie, contre 65 % lorsque l’acculturation est effective.
Digital Academy,propose justement des ateliers IA pour COMEX, centrés sur des cas d’usage concrets, des démonstrations de prompt engineering, et des modules de réflexion stratégique. Cette approche vise à créer un socle commun de compréhension et de pilotage stratégique.
3-Fonctionner sans gouvernance IA claire
Le déploiement de l’intelligence artificielle dans l’entreprise exige une gouvernance adaptée : arbitrages entre éthique et performance, suivi de la qualité des données, conformité réglementaire, évaluation des impacts humains. Faute de référent, de comité ou de règles partagées, beaucoup d’organisations avancent à l’aveugle.
Selon PwC, seulement 38 % des grandes entreprises françaises disposent aujourd’hui d’un cadre de gouvernance IA structuré. Cela expose les COMEX à des risques majeurs : biais algorithmiques, opacité des décisions automatisées, exposition réglementaire (notamment RGPD et future AI Act européenne).
Idaos propose, en amont de tout déploiement, un audit de maturité IA, incluant l’analyse de gouvernance, des dispositifs en place et la capacité à piloter les projets IA de manière transverse et responsable.
4- Une vision court-termiste centrée sur le ROI immédiat
Face à la complexité de l’intelligence artificielle, nombreux sont les COMEX à adopter une logique d’expérimentation rapide, voire de “proof of concept” sans lendemain. L’objectif prioritaire devient alors le ROI mesurable à très court terme, au détriment d’une réflexion structurelle. Ce biais conduit à des arbitrages défensifs, à une sélection de projets faiblement ambitieux, et à une sous-exploitation du potentiel stratégique de l’IA.
Or, l’IA nécessite des investissements initiaux en infrastructure, en formation et en conduite du changement, dont les bénéfices sont progressifs. Le rapport 2023 de PwC France rappelle que « les entreprises qui créent le plus de valeur avec l’IA sont celles qui l’inscrivent dans une vision à 3–5 ans, intégrée à la transformation globale. »
5- La sous-estimation du facteur humain
L’IA transforme les organisations… et les collaborateurs. Pourtant, ce facteur humain reste largement négligé par les COMEX, souvent focalisés sur les aspects techniques et financiers. Résistances internes, peurs de substitution, manque de sens : autant de freins qui freinent les déploiements IA.
Selon l’Institut Montaigne, 54 % des salariés français expriment de la méfiance vis-à-vis des usages de l’IA dans leur entreprise, faute d’information et d’accompagnement. La conduite du changement ne peut plus être pensée comme une simple communication descendante. Elle doit s’appuyer sur des relais managériaux, des actions de pédagogie ciblée, et une participation active des métiers.
C’est pourquoi Digital Academy propose des ateliers collaboratifs et immersifs, conçus pour créer de l’adhésion autour des projets IA, tout en formant les équipes à l’usage éthique et responsable de ces nouveaux outils.
Une stratégie IA sur mesure pour les COMEX selon Franck Perrier
Pour éviter les écueils fréquemment rencontrés par les COMEX face à l’IA, Franck Perrier recommande une démarche progressive, contextualisée et pilotée.
Cette approche, nourrie par les expertises croisées d’Idaos (diagnostic et implémentation IA) et de Digital Academy (formation et transformation managériale), repose sur 4 piliers :
- Audit statégique IA
- Co-construction d’une feuille de route
- Acculturation des instances dirigeantes
- Implémentation et conduite du changement
Tout commence par un audit stratégique approfondi, visant à cartographier les usages existants, à identifier les processus susceptibles d’être optimisés par l’IA et à évaluer la maturité de l’organisation (gouvernance, culture, données, systèmes). Cet audit permet également de repérer les zones de risques, notamment en matière de conformité réglementaire (RGPD, future AI Act), d’éthique algorithmique ou de cybersécurité.
Sur la base de ce diagnostic, une feuille de route opérationnelle est co-construite avec les parties prenantes – COMEX, DSI, directions métiers et fonctions support. L’objectif est de hiérarchiser les cas d’usage selon leur impact stratégique (productivité, innovation, qualité client, etc.), tout en définissant des indicateurs de suivi adaptés. Cette phase permet d’ancrer l’IA dans une dynamique d’entreprise, plutôt que de la traiter comme un projet isolé.
La troisième étape repose sur l’acculturation des instances dirigeantes, une composante trop souvent négligée. Digital Academy propose à ce titre des formations ciblées et immersives pour les membres du Codir et du Comex, incluant des démonstrations en direct, des ateliers de prompt engineering pour décideurs, et des réflexions sur les implications éthiques et organisationnelles. Ces sessions, animées par Franck Perrier lui-même, visent à doter les dirigeants d’une grille de lecture stratégique de l’IA, pour éclairer leurs arbitrages futurs.
Enfin, la dernière étape consiste à accompagner le déploiement et la conduite du changement. Cela passe par le cadrage de projets pilotes, l’implication des managers relais, et un dispositif de communication interne pour expliquer la démarche, rassurer les collaborateurs et favoriser l’adhésion. L’objectif est d’assurer une appropriation progressive, pérenne et alignée avec la culture d’entreprise.
L’adoption de l’IA par les COMEX ne peut reposer sur des intuitions ou des initiatives isolées. Elle nécessite une vision long terme, une gouvernance ferme, et une acculturation à tous les niveaux de l’organisation. Les cinq erreurs décrites ici — de l’illusion technologique à l’oubli du facteur humain — sont évitables à condition de s’appuyer sur une démarche rigoureuse et contextualisée.
Franck Perrier, à travers ses structures Idaos et Digital Academy, propose une réponse méthodologique centrée sur la stratégie, la formation et l’accompagnement au changement.